Vivement 2012 !

Décidément, il est grand temps que la droite reprenne enfin contact avec la réalité et la société française, dans un monde où l’aspiration des peuples à participer activement au gouvernement de la chose publique s’est manifestée avec éclats ces derniers mois. D’ailleurs, le dernier rapport public du Conseil d’Etat (Consulter autrement, participer effectivement) se fait lui-même l’écho de l’impérieuse nécessité de prendre ce tournant historique sans plus attendre.

Alors que les partis de gauche, par l’organisation de primaires, se révèlent en symbiose avec ces évolutions irréversibles des démocraties contemporaines, la droite se crispe sur une pratique archaïque, passéiste et autoritaire du pouvoir, et joue, une fois de plus, la carte de la division et de la peur.

C’est ainsi que plusieurs de ses représentants, et non des moindres, n’ont eu de cesse de brandir le vieux fantasme du « fichage » qui, selon eux, se profilerait derrière le déroulement des primaires. Une fois n’est pas coutume, ces détracteurs effarouchés font fi des avis indépendants d’autorités reconnues telle que la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés). Il y a quelques jours, certains ne manquaient pas de s’en prendre à la Cour des comptes, qui selon eux aurait pour principal défaut de ne pas avoir un président issu de leurs rangs. Cela en dit long sur la vision clanique de l’exercice du pouvoir qu’ils ont en partage, et sur l’amnésie qui les saisit alors même que le gouvernement actuel s’emploie activement, depuis plusieurs années, à consolider l’Etat sécuritaire qu’il a si minutieusement érigé, et qu’il ne cesse de multiplier des fichiers aux périmètres tentaculaires. Ces différents événements dévoilent avec éclats, s’il en est besoin, les réticences insurmontables à droite face à toute tentative de diffusion du pouvoir et de renforcement des contre-pouvoirs.

Tandis que le Parti Socialiste se positionne en outsider dans le processus d’approfondissement démocratique, qui constitue notre horizon indépassable, en organisant des primaires ouvertes à tous ceux et toutes celles qui se reconnaissent dans les valeurs de gauche, nombre de militants et sympathisants UMP envisagent de court-circuiter cette innovation qui les effraie au plus haut point en votant pour le candidat qui selon eux aurait le moins de chance d’être élu. C’est, semble-t-il, devenu le sujet de discussion à la mode au sein des Jeunes Pop’. On mesure ici les valeurs qui les animent à s’engager en politique et dans le débat public, de même que la fragilité intellectuelle qui les portent sans cesse à éviter les débats de fond.

Les primaires socialistes constituent la prise de conscience qu’une nouvelle pratique politique doit émerger. La droite ne semble pas prête à vouloir partager le pouvoir et à l’exercer en conformité avec les aspirations de son véritable détenteur : le peuple. 2012 approche, et ce sera l’occasion de confronter deux projets de société, deux conceptions de la politique. L’une est à même de revivifier la démocratie, l’autre ne fera qu’engluer un peu plus le pays dans la défiance généralisée et la crainte d’un avenir qui ne sera plus synonyme de destin partagé. Cette dernière fait bien évidemment référence à notre seul adversaire, la droite, qui resserre chaque jour un peu plus le carcan qu’elle a apposé à l’Etat.

Aussi, pour que les forces de progrès puissent enfin impulser un nouveau souffle à la France d’ici quelques mois, la première étape consistera à apporter une confiance indéfectible au candidat socialiste désigné à l’automne prochain, lors des primaires. La deuxième étape, qui en est intrinsèquement dépendante, sera l’élection présidentielle du printemps 2012. Mais celle-ci ne représentera pas l’étape ultime, et ouvrira au contraire la voie à l’édification d’un nouveau mode de gouvernement de la France, enfin respectueux du peuple souverain.

Les Français peuvent eux aussi connaître leur printemps hexagonal. Celui-ci ne peut passer par la rue. L’acte de vote reste pour l’heure le plus sûr moyen de redynamiser notre démocratie et de relégitimer son modèle. Voter constitue en effet une responsabilité citoyenne au fondement de la pérennité d’un processus démocratique se caractérisant par son incomplétude même, qui doit également nous inciter à nous engager bien au-delà.


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