L’attaque en crédibilité n’a pas de sens.

La tactique de l’UMP qui consiste à opposer son sérieux et son pragmatisme aux dogmatisme et irréalisme
socialistes est un non-sens. Elle sous-entend un renoncement du politique, un renoncement au libéralisme politique.
De Gaulle avait raison à beaucoup d’égards. Probablement avait-il compris avant les autres le
tropisme monarchique du peuple français, qui conduit ce dernier à plus facilement trouver sa voie
dans la personne d’un leader puissant que dans une coalition de partis voués à la négociation et au
compromis. Assurément le compromis n’est pas dans la tradition française. C’est bien dommage.
La question de s’y résoudre ou de s’atteler à une modification en l’espèce est un autre débat.
L’analyse gaullienne était bonne au sens historique. En revanche, De Gaulle avait tort sur la
question des partis, selon lui opposés à l’intérêt de la France. La preuve en est, les hommes forts
élus ont toujours eu besoin d’un parti fort avec et derrière eux. Les premiers gaullistes
revendiqués se sont inscrits, c’est ainsi, dans la droite républicaine. Refuser la droite et la gauche,
refuser l’approche de fait partisane relève donc du non-sens. Pourquoi ?
Prenez un problème : un bras avec une plaie. Prenez un objectif : Soigner la plaie. Prenez un
outil : un pansement. Il apparait évident que la solution réside dans l’application du pansement
sur la plaie. Problème : il n’y a pas d’accord général sur l’importance de la plaie. Saigne-t-elle
beaucoup trop ? « Beaucoup trop » est-il exagéré ? Chacun voudra appliquer la réparation selon
ce qu’il voit de la plaie. D’abord enlever le sang ? Directement poser le pansement ? Chaque
solution ne sera valorisée qu’en réaction d’une analyse, d’où elle tirera sa pertinence. Elle ne sera
pas pertinente en soi. Une autre division apparait entre ceux qui aiment les grosses cicatrices, et
ceux qui les trouvent répugnantes, ce qui influencera le choix pris pour le soin.
Remplacez maintenant la blessure par un pays, une aire géographique dont la situation est
analysée comme imparfaite, quelle que soit la raison de cette imperfection. Remplacez la
cicatrisation par l’objectif politique d’approcher au maximum de cette perfection. Remplacez le
pansement par la politique, le pouvoir d’administrer la cité. Remplacez les différentes options de
soin par les solutions de gauche et de droite. Remplacez le goût ou non pour la cicatrice par les
idéaux et valeurs de droite et de gauche.
La conséquence est la suivante. A un problème se présentent des solutions qui dépendent
nécessairement, de l’analyse faite du problème et des idéaux poursuivis. La gauche et le droite
existent parce qu’elles diffèrent sur l’analyse de la situation et de ses causes, et sur les valeurs, les
idéaux auxquels elles adhèrent. Elles proposent donc logiquement des solutions différentes, pour
des visions parfois différentes. L’adhésion à un camp plutôt qu’à un autre s’effectue en fonction
de ces analyses, de ces valeurs, de ces idéaux. La réalité veut même que cette différenciation ne se
fasse pas entre la droite et la gauche, mais entre plusieurs partis, qui se ressemblent plus ou moins
entre eux. Au sein d’un même parti, la distinction s’opère entre les différents degrés d’acceptation
de compromis entre ce que l’idéal veut, et ce que la réalité permet. Tous ne sont pas prêts à
tordre la réalité jusqu’au même point.
Une solution n’est pas bonne parce qu’elle est de gauche ou droite. Elle est de gauche ou de
droite parce qu’elle est bonne. Autrement dit, elle est bonne, et il s’avère qu’elle est de gauche ou
droite. Elle est bonne avant d’être située.
La droite et la gauche ont donc du sens. Les refuser, c’est dissimuler ses intentions. Les
dogmatismes, les intransigeances, les critiques systématiques de part et d’autre sont probablement
très critiquables. Pour autant, comme le compromis, comme l’adhésion ponctuelle à une idée du
camp opposé, elles font sens au nom de ce triangle analyse/valeur/degré de dogmatisme.
Il faut reconnaitre au gré de la construction européenne qu’un seul axe droite gauche ne
suffit plus. Un axe pro-européen/anti-européen existe aussi. Lui aussi fait sens. Malgré cette
nouvelle dimension, il est donc possible d’établir une cartographie du paysage politique. Cette
cartographique correspond à une réalité en ce qu’elle établit des proximités plus ou moins
grandes entre les partis, ces proximités étant majorées ou minorées par l’ordre de priorité de
chacun, ou la question en jeu à l’instant t.
La majorité au pouvoir tend à souvent nier cette réalité de sens au profit de la dialectique du
pragmatisme crédible et raisonnable contre le dogmatisme irresponsable et incompétent. Or il est
faux de croire qu’il n’existerait qu’une seule voie vers la sortie de crise. François Mitterrand avait
dit en 1972 « Je ne crois pas qu’il existe de vérité révélée dans la vie des hommes ». Défendre
le libéralisme intellectuel, et donc politique de notre société, c’est reconnaitre l’indétermination,
et assumer un choix de société voulue parmi les possibles. Il n’existe pas un seul modèle à
disposition, auquel est annexée la recette des mesures. L’attaque en sérieux n’est pas acceptable
en ce qu’elle prétend posséder la vérité, et par là propose une négation de la contradiction.
Il serait noble que l’UMP oppose au PS ses valeurs et ses idéaux, à visage découvert, et non
une option soi disant naturelle au service d’objectifs non discutables. L’UMP n’a pas le même
idéal de société que le PS. Elle se positionne au dessus des opinions partisanes, dans un espace
qui n’existe pas ! Elle n’assume pas ses différences, et refuse aux français un débat de projets
différenciés.
Si l’UMP et le PS veulent sans doute tous deux une société qualifiée de juste, ils n’ont pas
la même conception de la justice. Le Parti Socialiste conçoit un autre équilibre entre
responsabilité individuelle et responsabilité collective. Ceci explique ses choix sur la
redistribution des richesses, sur l’alliance de sanction et prévention, sur la place centrale de
l’éducation, sur la richesse du facteur humain, notamment dans le monde du travail, sur l’équité
au service de la liberté et du bonheur de chacun et de tous.
Le Parti Socialiste a raison sur l’analyse de la réalité, et propose donc les meilleures
solutions, au service du meilleur idéal.
Timothée L.

L’attaque en crédibilité n’a pas de sens.
La tactique de l’UMP qui consiste à opposer son sérieux et son pragmatisme aux dogmatisme et irréalismesocialistes est un non-sens. Elle sous-entend un renoncement du politique, un renoncement au libéralisme politique.
De Gaulle avait raison à beaucoup d’égards. Probablement avait-il compris avant les autres letropisme monarchique du peuple français, qui conduit ce dernier à plus facilement trouver sa voiedans la personne d’un leader puissant que dans une coalition de partis voués à la négociation et aucompromis. Assurément le compromis n’est pas dans la tradition française. C’est bien dommage.La question de s’y résoudre ou de s’atteler à une modification en l’espèce est un autre débat.
L’analyse gaullienne était bonne au sens historique. En revanche, De Gaulle avait tort sur laquestion des partis, selon lui opposés à l’intérêt de la France. La preuve en est, les hommes fortsélus ont toujours eu besoin d’un parti fort avec et derrière eux. Les premiers gaullistesrevendiqués se sont inscrits, c’est ainsi, dans la droite républicaine. Refuser la droite et la gauche,refuser l’approche de fait partisane relève donc du non-sens. Pourquoi ?
Prenez un problème : un bras avec une plaie. Prenez un objectif : Soigner la plaie. Prenez unoutil : un pansement. Il apparait évident que la solution réside dans l’application du pansementsur la plaie. Problème : il n’y a pas d’accord général sur l’importance de la plaie. Saigne-t-ellebeaucoup trop ? « Beaucoup trop » est-il exagéré ? Chacun voudra appliquer la réparation selonce qu’il voit de la plaie. D’abord enlever le sang ? Directement poser le pansement ? Chaquesolution ne sera valorisée qu’en réaction d’une analyse, d’où elle tirera sa pertinence. Elle ne serapas pertinente en soi. Une autre division apparait entre ceux qui aiment les grosses cicatrices, etceux qui les trouvent répugnantes, ce qui influencera le choix pris pour le soin.
Remplacez maintenant la blessure par un pays, une aire géographique dont la situation estanalysée comme imparfaite, quelle que soit la raison de cette imperfection. Remplacez lacicatrisation par l’objectif politique d’approcher au maximum de cette perfection. Remplacez lepansement par la politique, le pouvoir d’administrer la cité. Remplacez les différentes options desoin par les solutions de gauche et de droite. Remplacez le goût ou non pour la cicatrice par lesidéaux et valeurs de droite et de gauche.
La conséquence est la suivante. A un problème se présentent des solutions qui dépendentnécessairement, de l’analyse faite du problème et des idéaux poursuivis. La gauche et le droiteexistent parce qu’elles diffèrent sur l’analyse de la situation et de ses causes, et sur les valeurs, lesidéaux auxquels elles adhèrent. Elles proposent donc logiquement des solutions différentes, pourdes visions parfois différentes. L’adhésion à un camp plutôt qu’à un autre s’effectue en fonctionde ces analyses, de ces valeurs, de ces idéaux. La réalité veut même que cette différenciation ne sefasse pas entre la droite et la gauche, mais entre plusieurs partis, qui se ressemblent plus ou moinsentre eux. Au sein d’un même parti, la distinction s’opère entre les différents degrés d’acceptationde compromis entre ce que l’idéal veut, et ce que la réalité permet. Tous ne sont pas prêts àtordre la réalité jusqu’au même point.
Une solution n’est pas bonne parce qu’elle est de gauche ou droite. Elle est de gauche ou dedroite parce qu’elle est bonne. Autrement dit, elle est bonne, et il s’avère qu’elle est de gauche oudroite. Elle est bonne avant d’être située.
La droite et la gauche ont donc du sens. Les refuser, c’est dissimuler ses intentions. Les
dogmatismes, les intransigeances, les critiques systématiques de part et d’autre sont probablementtrès critiquables. Pour autant, comme le compromis, comme l’adhésion ponctuelle à une idée ducamp opposé, elles font sens au nom de ce triangle analyse/valeur/degré de dogmatisme.
Il faut reconnaitre au gré de la construction européenne qu’un seul axe droite gauche nesuffit plus. Un axe pro-européen/anti-européen existe aussi. Lui aussi fait sens. Malgré cettenouvelle dimension, il est donc possible d’établir une cartographie du paysage politique. Cettecartographique correspond à une réalité en ce qu’elle établit des proximités plus ou moinsgrandes entre les partis, ces proximités étant majorées ou minorées par l’ordre de priorité dechacun, ou la question en jeu à l’instant t.
La majorité au pouvoir tend à souvent nier cette réalité de sens au profit de la dialectique dupragmatisme crédible et raisonnable contre le dogmatisme irresponsable et incompétent. Or il estfaux de croire qu’il n’existerait qu’une seule voie vers la sortie de crise. François Mitterrand avaitdit en 1972 « Je ne crois pas qu’il existe de vérité révélée dans la vie des hommes ». Défendrele libéralisme intellectuel, et donc politique de notre société, c’est reconnaitre l’indétermination,et assumer un choix de société voulue parmi les possibles. Il n’existe pas un seul modèle àdisposition, auquel est annexée la recette des mesures. L’attaque en sérieux n’est pas acceptableen ce qu’elle prétend posséder la vérité, et par là propose une négation de la contradiction.Il serait noble que l’UMP oppose au PS ses valeurs et ses idéaux, à visage découvert, et nonune option soi disant naturelle au service d’objectifs non discutables. L’UMP n’a pas le mêmeidéal de société que le PS. Elle se positionne au dessus des opinions partisanes, dans un espacequi n’existe pas ! Elle n’assume pas ses différences, et refuse aux français un débat de projetsdifférenciés.
Si l’UMP et le PS veulent sans doute tous deux une société qualifiée de juste, ils n’ont pasla même conception de la justice. Le Parti Socialiste conçoit un autre équilibre entreresponsabilité individuelle et responsabilité collective. Ceci explique ses choix sur laredistribution des richesses, sur l’alliance de sanction et prévention, sur la place centrale del’éducation, sur la richesse du facteur humain, notamment dans le monde du travail, sur l’équitéau service de la liberté et du bonheur de chacun et de tous.
Le Parti Socialiste a raison sur l’analyse de la réalité, et propose donc les meilleuressolutions, au service du meilleur idéal.
Timothée L.

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