Discours des Jeunes Socialistes de la Corrèze et lecture du discours à la Jeunesse de Jean Jaurès, lors de la Fête de la Rose des socialistes Corrèziens (2010)

Mes chers amis,

Mes chers camarades,

C’est ce soir un plaisir pour moi, un honneur d’être ici devant vous pour représenter les jeunes socialistes de la Corrèze.

C’est pour nous, ce soir une fierté de vous retrouver, car cela fait plus d’un an que nous avons reconstitué le mouvement dans notre département.

Déterminés, engagés, et enthousiastes nous l’avons été depuis un an et nous le restons aujourd’hui.

Fidèles à nos idées, nous incarnons un mouvement libre, nous ne sommes l’otage d’aucune motion.

Avide de renouveau pour la France, nous portons fièrement nos couleurs de socialistes car nous sommes persuadés que l’alternative se trouve à Gauche, chez nous, et avec nous, nos collectivités nous en montre l’exemple.

Comme je viens de vous le dire, c’est un plaisir de nous retrouver là, nous jeunes socialistes après un an de présence sur le territoire corrèzien.

Nous avons pris contact au cour de cette année avec nos sections socialistes du département de la Corrèze, avec nos élus…

Nous nous sommes investis dés octobre dernier aux côtés de Jean-Paul Denanot, de Patricia Bordas et de la liste Terre d’Avenir, afin d’incarner une force de propositions au nom des jeunes du Limousin. Nous avons été présents lors de la campagne des régionales, vous nous avez permis d’être coeur de cette aventure afin que nous portions la voix de la jeunesse.

Un combat qui se conclut par une belle et grande victoire face à la droite.

Nous avons aussi mis en place divers projets comme par exemple,

Le projet « En tête à tête avec les Jeunes de Corrèze »,

un projet qui a pour but d’aller à la rencontre des jeunes corréziens et de partager avec eux une après-midi sportive et conviviale avant de nous retrouver lors d’un débat citoyen autour d’un verre.

Nous avons également préparé un projet de Speed-dating avec les élus municipaux pour inviter l’habitant à se rapprocher de son élu afin de renforcer le lien citoyen-élu.

Nous ne sommes pas restés inactifs face aux dérapages verbaux et à la politique raciste du Gouvernement ; je pense ici par exemple aux conclusions que la justice a rendues sur les propos du Ministre Hortefeux et plus encore les dérives qui ont accompagnées la politique du Gouvernement à l’égard des Roms et des gens du voyage cet été

Par ailleurs, nous rédigeons depuis trois mois un journal Trimestriel régional avec nos camarades, Jeunes Socialistes de Creuse et de Haute-Vienne,

(Une feuille circulera durant le repas afin que vous puissiez y noter votre mail si vous souhaitez recevoir le premier numéro gratuitement du Mag des Jeunes Socialistes du Limousin).

Nous nous sommes fait entendre grâce à nos revendications et nos coups de geule au près des socialistes Corrèziens et au près de beaucoup de corrèziens dans leur ensemble afin de porter la voix de la jeunesse.

Ce soir nous nous retrouvons pour passer un moment convivial quelques mois avant les prochaines échéances électorales que sont les élections cantonales.

Cela fait maintenant deux ans que nous avons une majorité départementale de Gauche conduite par François Hollande au Conseil Général de la Corrèze

Nous saisissons l’occasion qui nous est ici faite de nous exprimer pour souligner le travail réalisé par tous nos conseillers généraux de la Gauche.

Je citerai seulement quelques exemples d’actions avec Ordi Collège ou encore l’allocation pour la garde d’enfant versée aux familles corréziènes à l’occasion du 3 ème anniversaire de l’enfant, je peux encore citer la construction de 1000 logements sociaux, ou encore la mise en place du haut débit dans notre département, l’aide de 300 euros versée aux familles pour permettre de financer l’internat de leurs enfants…

Un bilan honorable alors que le contexte était particulièrement contraint du fait de la crise qui a durement touché l’ensemble des Corréziens, mais de surcroît du fait de l’héritage laissé par la droite au département et à ses habitants, avec un endettement record qui nous conduisait tout droit à la faillite.

Chers amis, ce que je suis venu vous dire ce soir en tant que qu’animateur fédéral des jeunes socialistes de la Corrèze, c’est que de grands défis nous attendent. Ici, en Corrèze, avec les élections cantonales de 2011. Mais également, toujours en 2011, avec les primaires. Enfin, bien sûr, au plan national, avec les élections présidentielles de 2012.

En France,

Ce qui se joue en ce moment chez les jeunes qu’ils soient au lycée, à l’université, dans une situation précaire, mais aussi chez les jeunes actifs, chez les jeunes des banlieues, chez les jeunes des campagnes, dont on ne parle jamais, est à la fois inquiétant et déterminant pour l’avenir de notre pays : réforme du lycée, taux de chômage élevé, même parmi les plus diplômés d’entre nous, phénomènes de relégation spatiale et sociale, accroissement des inégalités, perte de foi en l’avenir…

Dans ce contexte, il nous revient donc de changer l’avenir d’une GÉNÉRATION !

Nous nous rappelons, nous Jeunes de notre première manifestation, notre première mobilisation contre le CPE,

nous étions alors au lycée pour la majorité d’entre nous, nous étions des milliers de jeunes dans les rues.

Nous nous rappelons aussi des manifestation, plus récentes , contre la loi LRU, nous étions encore des milliers de jeunes dans les rue.

Aujourd’hui, Les Jeunes Socialistes de la Corrèze se réjouissent du succès des manifestations de ce mardi 12 octobre où plus de 3,5 millions de Français ont rejoint les cortèges de manifestation contre la réforme des retraites proposée par le Gouvernement.

Une satisfaction d’autant plus grande que cette sixième journée d’action a été marquée par la présence massive des Jeunes, sur Brive-La-Gaillarde et sur Tulle où les lycées se sont massivement mobilisés.

Dans toute la France, ce sont en tout 150 mile jeunes qui se sont joints aux cortèges.

Nous tenons à rappeler d’ailleurs que d’autres solutions ont été proposées au ministre par de nombreuses organisations politiques et syndicales (dont le MJS) pour permettre de sauver le système des retraites par répartition.

Nous insistons et nous continuerons à insister sur le fait que la retraite est l’avenir de notre génération, et que par conséquent cette mobilisation nous concerne pleinement, François, toi qui place la jeunesse au coeur de tes projets, tu ne nous contrediras pas !

Nous avons l’obligation de réussir ce combat aux côtés des syndicats !

Aujourd’hui, quelque chose se casse chaque jour un peu plus dans la France de Nicolas Sarkozy, entraînant un rejet de la politique face à une vie quotidienne de plus en plus difficile, une vie qui désespère de jour en jour. Le Gouvernement actuel ainsi que le Chef de l’État cassent notre France, mettent la France que l’on aime en pièces.

Nous nous devons, nous socialistes, nous la Gauche de redéfinir l’action politique et de retisser un lien de confiance, de redonner foi en la politique et en sa capacité à proposer un avenir de progrès.

Selon nous, la politique doit partir de l’être humain, des difficultés de chacun, de la vie quotidienne des jeunes, des français.

Aujourd’hui des millions de français pensent ne compter pour rien.

Les doutes et la méfiance à l’égard de la politique et de ses représentants, mes chers camarades, se sont pas atténués.

La politique ne doit pas être empilement de promesses non tenues.

Mes chers amis, nous nous devons d’incarner le changement en France !

Notre Génération veut connaître le changement,

Mais ce changement ne sera possible que si la Gauche revient au pouvoir !

Condorcet disait « une génération ne peut pas imposer ses lois à la génération suivante ».

Nous, Jeunes, nous ne nous laisserons pas imposer la société que Nicolas Sarkozy et son Gouvernement ont prévu pour Nous.

Vous étiez la Génération de 1981, la Génération Mitterand, nous serons la Génération du CHANGEMENT, mes chers camarades, la Génération de 2012 est en marche !

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Surtout, qu’on ne nous accuse point d’abaisser et d’énerver les courages. L’humanité
est maudite, si pour faire preuve de courage elle est condamnée à tuer éternellement.
Le courage, aujourd’hui, ce n’est pas de maintenir sur le monde la sombre nuée de la
Guerre, nuée terrible, mais dormante, dont on peut toujours se flatter qu’elle éclatera
sur d’autres. Le courage, ce n’est pas de laisser aux mains de la force la solution des
conflits que la raison peut résoudre ; car le courage est l’exaltation de l’homme, et ceci
en est l’abdication. Le courage pour vous tous, courage de toutes les heures, c’est de
supporter sans fléchir les épreuves de tout ordre, physiques et morales, que prodigue
la vie. Le courage, c’est de ne pas livrer sa volonté au hasard des impressions et des
forces ; c’est de garder dans les lassitudes inévitables l’habitude du travail et de
l’action. Le courage dans le désordre infini de la vie qui nous sollicite de toutes parts,
c’est de choisir un métier et de le bien faire, quel qu’il soit ; c’est de ne pas se rebuter
du détail minutieux ou monotone ; c’est de devenir, autant que l’on peut, un
technicien accompli ; c’est d’accepter et de comprendre cette loi de la spécialisation
du travail qui est la condition de l’action utile, et cependant de ménager à son regard,
à son esprit, quelques échappées vers le vaste monde et des perspectives plus
étendues. Le courage, c’est d’être tout ensemble, et quel que soit le métier, un
praticien et un philosophe. Le courage, c’est de comprendre sa propre vie, de la
préciser, de l’approfondir, de l’établir et de la coordonner cependant à la vie générale.
Le courage, c’est de surveiller exactement sa machine à filer ou à tisser, pour
qu’aucun fil ne se casse, et de préparer cependant un ordre social plus vaste et plus
fraternel où la machine sera la servante commune des travailleurs libérés. Le courage,
c’est d’accepter les conditions nouvelles que la vie fait à la science et à l’art,
d’accueillir, d’explorer la complexité presque infinie des faits et des détails, et
cependant d’éclairer cette réalité énorme et confuse par des idées générales, de
l’organiser et de la soulever par la beauté sacrée des formes et des rythmes. Le
courage, c’est de dominer ses propres fautes, d’en souffrir mais de n’en pas être
accablé et de continuer son chemin. Le courage, c’est d’aimer la vie et de regarder la
mort d’un regard tranquille ; c’est d’aller à l’idéal et de comprendre le réel; c’est d’agir
et de se donner aux grandes causes sans savoir quelle récompense réserve à notre
effort l’univers profond, ni s’il lui réserve une récompense. Le courage, c’est de
chercher la vérité et de la dire ; c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant
qui passe, et de ne pas faire écho, de notre âme, de notre bouche et de nos mains aux
applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. Ah! vraiment, comme notre
conception de la vie est pauvre, comme notre science de vivre est courte, si nous
croyons que, la guerre abolie, les occasions manqueront aux hommes d’exercer et
d’éprouver leur courage, et qu’il faut prolonger les roulements de tambour qui dans
les lycées du premier Empire faisaient sauter les cœurs ! Ils sonnaient alors un son
héroïque ; dans notre vingtième siècle, ils sonneraient creux. Et vous, jeunes gens,
vous voulez que votre vie soit vivante, sincère et pleine. C’est pourquoi je vous ai dit,
comme à des hommes, quelques-unes des choses que je portais en moi.

Jean Jaurès – Juillet 1903 – Discours à la jeunesse (Extraits)

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